Gi307 : L'abri Fl277 pour le projecteur allemand retrouvé

Cet imposant ouvrage, remblayé dans les années 60, a aujourd'hui totalement disparu du paysage sur le site de la batterie des Arros. Notre équipe a réalisé une série de sondages qui ont permis de retrouver son emplacement exact...
L'étude de photos d'archives (vues au sol et aériennes) nous ont mis sur la piste, mais les angles des prises de vues provoquaient certaines déformations et n'autorisaient pas un pointage suffisamment précis. 
Connaissant l'architecture de ce bunker, les sondages effectués sur le terrain ont pu être orientés avec une grande précision et ont donné les résultats escomptés.
Cet ouvrage comporte deux niveaux de toiture : La partie garage pour le projecteur dispose d'une hauteur sous plafond importante, tandis que les parties dédiées au personnel et aux machines ont une hauteur standard. Cela se traduit donc par une partie de l'ouvrage relativement proche de la surface actuelle de la dune, et une partie plus profondément enfouie. Deux zones ont donc été retenues pour identifier ces parties du bâtiment et observer leurs niveaux respectifs d'enfouissement.
Afin d'illustrer et de situer les deux zones de travail, la photo d'un Regelbau Fl277 est annotée ci-dessous :




Sondage numéro 1

Le "bourrelet" de béton qui est au-dessus de l'entrée du garage n'a pas été trop difficile à retrouver puisqu'il n'est qu'à une quarantaine de centimètres sous le sable. Il a été suivi sur sa longueur totale de 6 mètres environ. Le toit, proprement dit, de cette partie de l'ouvrage se trouve quant à lui à une soixantaine de centimètres de profondeur. Si l'on tient compte de l'épaisseur de ce toit qui est de deux mètres, nous arrivons à une profondeur de 2,60 m pour ce qui est du linteau de l'ouverture...




Sondage numéro 2

Ce sondage, effectué à l'aplomb du couloir d'accès au local du personnel, a révélé que le toit de cette partie de l'ouvrage est recouvert d'une couche de sable d'une épaisseur de 1,70 m environ. En tenant compte une nouvelle fois de l'épaisseur de ce toit qui est aussi de deux mètres, nous arrivons à une profondeur de 3,70 m, minimum, pour atteindre le linteau de l'entrée...

Une ouverture du bunker, mais...

La géolocalisation des différentes parties mises au jour lors de cette opération, ainsi que le relevé des niveaux d'enfouissement, nous autorisent aujourd'hui à envisager un chantier qui consistera à dégager une partie de l'entrée du personnel, afin de pénétrer dans le bunker pour son étude. Avec la quantité de sable à déplacer, il va sans dire qu'une telle intervention ne supporte pas l'improvisation et nécessite la mise en oeuvre de moyens techniques importants, notamment pour garantir un travail en toute sécurité.
Hormis un décaissement limité pour un accès unique, s'il peut être réalisé, la façade de cet ouvrage ne pourra pas être dégagée dans sa totalité, et de manière pérenne, en raison de son enfouissement important. Par ailleurs et en raison de la configuration, une modification du relief sur cette parcelle du plateau dunaire risquerait d'avoir, à terme, des effets regrettables sur sa préservation, et pourrait engendrer une accélération de l'érosion d'origine éolienne en cet endroit... 
Cette recherche nous a permis, dans un premier temps, de compléter nos relevés détaillés pour enrichir le plan de cette batterie de la Kriegsmarine.